« Le mexicain est un familier de la mort, il en plaisante, il la caresse, il dort avec.. »
Octavio Paz
Tout le monde est un jour ou l’autre confronté a la mort. Chaque culture a son propre rituel pour permettre de surmonter avec plus de facilité cette épreuve.
Au Mexique le jour de los muertos résulte d’un métissage entre la culture hispanique et les croyances du peuple indigène.
Avant la conquête au temps de l'empereur Moctezuma, on célébrait déjà les morts en venant leur apporter des offrandes et chanter près des tombes. Ces cérémonies s'étendaient sur presque un mois. La première partie était réservée aux enfants ( Miccaihuitontli ), et la seconde une vingtaine de jours plus tard aux adultes disparus ( Hueymiccalhuitl ). Quand les Espagnols sont arrivés ils ont apporté avec eux leur "jour d'âmes", ( La Toussaint
) ce qui a fait coïncider et fusionner ainsi les deux célébrations.
La fête des morts est une occasion de plus pour les mexicains de faire la fête.
Pour nous occidentaux c’est le moment triste de l’automne, de la toussaint avec le souvenir souvent trop pesant de la personne disparue.
Ici, je fus surprise par la vision tellement festive de la mort.
Les mexicains n’ont pas peur de la mort, ils cohabitent avec elles, avec le parti pris que chacun un jour devra y être confronté.
Tous au long du moi d’octobre on peut remarquer des décorations dans les magasins, un squelette pendu au dessus de l’entrée ou un mannequin déguisé en noir avec un maquillage rouge sang.
Il existe un personnage récurrent qui est la personnification de la mort à travers La Catrina.
Un
squelette très élégant qui a pour but de rappeler que chacun est égal devant la mort qu’on soit riche ou pauvre.
Dans les journaux on peut voir les calaveras (têtes de morts) qui sont des commentaires ou de petits poèmes satyriques sur plusieurs thèmes : religion, politique, mort,... Ces calaveras ont pour but (et avaient déjà pour les peuples préhispaniques) de présenter la société de manière satyrique.
Dans les boulangeries on propose le pain des morts, un petit pain rond avec du sucre et de la cannelle.
Le premier novembre on s'échange des têtes de morts en sucre de candi que sont les calaveritas de azúcar, avec le prénom inscrit sur la tête de celles-ci : objets symboliques par excellence qui témoignent de la relation très particulière que le peuple entretient avec la mort. Symbole précolombien de la renaissance du peuple aztèque qui exposait comme trophée les cranes de ses ennemis vaincu.
Tous commence le premier novembre ou les mexicains attendent les âmes de leurs êtres chers qui sont déjà morts. Ils se rendent au cimetière avec des fleurs de zempaxuchitl (des fleurs oranges typiques de la fête des morts qui servent à guider les âmes des morts vers la terre), ils nettoient et décorent les tombes et passent la journée la dedans. Ils mangent et chantent à coté tombes.
A la maison, la famille prépare des "Ofrendas" dans un autel avec des bougies, des photos du mort « muertito », de l'encens et la nourriture favorite du défunt avec des fleures, du pain, et les calaveritas. Pour les enfants on met des jouets et pour les adultes de la tequila ou des cigarettes.
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Pour guider les âmes, un chemin de pétales de fleurs est réalisé de la rue jusqu'à l'autel. Des prières sont récitées et de la musique est jouée. Les Mexicains, qui sont presque tous catholiques, débutent leur journée en priant les défunts, et la terminent en buvant à leur santé. Le mexicain n'a pas peur de la mort, il se moque d'elle, joue avec, et même cohabite. C'est une coutume qui pour nous, nous semble choquante voire provocante car la mort est traitée comme un personnage quasi humain avec familiarité et dérision...
Pour ma part j’ai feter les morts à Páztcuaro sur l’île de Janitzio dans l'État du Michoacán.
Toute la nuit on brule des bougies et de l’encens, et on vielle pour rétablir le contact avec la famille, les amis. Et la fête continue après s’étre souvenu des morts on s’adonne à la joie d’être toujours vivants.
On mange on boit on chante parfois jusqu'à l'ivresse..